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Reportage au bulletin National avec Mr. John Grant
Journal de Montréal
Traite bancaire de US$1,5 million, mandat de perquisition du SPVQ conjointement avec la GRC, sasie de documents, acceptation de subir le test du polygraphe à 2 reprises, saisie d’une Lamborghini, enquête criminelle de 6 mois, 15 heures d'interrogatoire pour 3 rencontres, poursuite civile n° 200-17-005324-058 de $777,000., Assignation du Président de la BNC, Jugements de la Cour Supérieure et de la Cour d'Appel du Québec en ma faveur, sont parmi les faits se rapportant à cette saga.
Il eût été lanceur au baseball que l’on aurait vu l’entraîneur s’en approcher, récupérer la balle de ses mains, échanger brièvement quelques mots avec lui et lui tapoter les fesses en guise de signal pour qu'il se dirige vers les douches. Au même moment, un releveur se serait présenté au monticule pour la suite de la partie.
Il eût été gardien de but au hockey que l’on aurait vu l’entraîneur, en parfait équilibre, un pied sur le banc et l’autre sur la bande de la patinoire, le rappeler à lui, lui tapoter les fesses gentiment puis le confiner à un rôle de portier pour le reste du match. Un substitut aurait déjà pris place devant le filet.
Mais voilà, notre type n’est pas un athlète professionnel mais bien avocat. Bon le problème se pose, j’imagine, pour la Banque Nationale du Canada et Gowling, Lafleur, Henderson s.r.l.: Comment, bien qu’il ait merdé dans l’actuel dossier mais avant qu’il ne soit définitivement trop tard, lui retirer l'affaire sans pour autant ébranler sa confiance en lui et considérant le peu qu’il puisse encore avoir en cette cause. Que le droit lui apporte une certaine notoriété, soit. Que cette dernière lui soit acquise à ma remorque et lui appose l’étiquette de l’éternel perdant dans une cause qui fera jurisprudence, laissez-moi douter qu’il s’agit du rêve premier qu’il entretenait.
Parce que nous ne sommes pas dupe, force est de constater que plus de 13 années de pratique du droit ne l’ont pas préparé adéquatement à tout et manifestement pas à affronter quelqu’un comme moi. Épouvanter des personnes qui seraient impressionnables, passe encore, il sera toujours à la hauteur. Mais autrement.
Le matin du 17 novembre 2006, avant la reprise de la cause et l’arrivée de l’honorable juge Paul Corriveau, Me Viau m’a adressé ces quelques mots :
Me Viau « Bien dormi, M. Bédard »
J.B..« Très bien. Merci de vous en inquiéter Me Viau »
J.B..« J’espère ne pas vous avoir obligé à travailler trop tard, hier soir »
Me Viau « Non, même pas »
J’avais conclu de cet échange, qu’il avait possiblement profité de sa soirée et sa présence à Québec pour effectuer une visite familiale à sa sœur habitant Beauport. Il lui était loisible d’agir ainsi, rappelons-nous que Me Viau, dans sa réalité à lui, se disait victorieux encore quelques instants avant nos plaidoiries respectives. Et moi, respectant ses croyances, en grand accommodateur raisonnable, je n’allais certes pas lui péter sa bulle.
Maintenant, dites-moi. Nous en convenons tous, le jugement de première instance l’a déjà envoyé aux douches et puisque le spectre d’autres toges, noires et bien empesées, flotte tout autour, qui à ce stade ci, s’emploiera à lui faire comprendre que le gros bon sens lui commanderait de se retirer et de céder sa place à un autre avocat disons moins impliqué émotionnellement que Me Viau ne peut l’être.
Je sais ce que vous vous dites: Mais encore faut-il lui tapoter les fesses.
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